Retraites agricoles – « Je suis particulièrement sensible à la faiblesse des retraites »

Le Président de la République s’est engagé fermement sur la question des retraites, et notamment des retraites agricoles. Mais comme il l’a très justement rappelé dans son interview du 15 avril, il faut réformer avec une vision structurelle, une vraie vision d’ensemble. On ne peut se contenter de colmater, au coup par coup, des dysfonctionnements et des injustices sans tâcher d’en comprendre les causes profondes et de les corriger.

    Notre système de retraite est un joyau de la République. Mais il a trop souffert de mesures partielles, incomplètes, le rendant aujourd’hui peu lisible et parfois peu juste, notamment envers nos retraités agricoles.

    Je suis particulièrement sensible à la faiblesse des retraites agricoles, qui est un problème auquel le gouvernement entend apporter une solution pérenne dans le cadre global de la réforme des retraites. Le Président de la République s’y est engagé clairement dans son programme. Il est évident que l’on ne peut se satisfaire des montants perçus par les agriculteurs, que ce soit dans le cadre d’une carrière dite « complète » que dans celui, très fréquent, des conjoints et des doubles actifs.

    Mais on ne peut se saisir une fois de plus d’un volet particulier sans l’intégrer dans un plan d’ensemble, financièrement pérenne et socialement juste. Le texte qui devait être examiné au Sénat le 7 mars, porté par le Sénateur Chassaigne n’y apportait qu’une réponse parcellaire et non financée, qui aurait pour effet une hausse d’impôts de 400 M €. Le Gouvernement a proposé un amendement visant à rendre effective l’application de la réforme à 2020, afin de permettre une concertation globale et un financement robuste de la mesure. L’adoption de cet amendement conditionnant le vote ayant été rejetée par les Sénateurs, la mesure n’a donc pu être approuvée. 

    Jean-Paul Delevoye, qui a été nommé Haut-commissaire à la réforme des retraites, travaille cette année sur une réforme générale des retraites, qui viendra remettre à plat l’ensemble des différents dispositifs pour amener lisibilité et stabilité à notre système de retraite. Les retraités agricoles auront une place toute particulière dans ce travail de concertation. L’objectif est de faire converger l’ensemble des cotisations, afin qu’un euro cotisé donne lieu aux mêmes droits pour tous. C’est donc une remise à plat de l’ensemble des régimes spéciaux, afin d’aller vers un dispositif plus équitable, favorisant les mobilités professionnelles et clarifiant les financements. 

    Je rencontre régulièrement les associations de retraités agricoles, et je suis particulièrement sensible à leurs revendications. Je rencontrerai prochainement le Haut-Commissaire Delevoye, afin d’échanger avec lui sur ce sujet central, tant pour la société française dans son ensemble que pour les gersois. 

    Je tiens à rappeler que ce Gouvernement œuvre déjà pour l’amélioration du quotidien des retraités les plus modestes, notamment via l’augmentation du minimum vieillesse (+30€/mois dès le 1er avril 2018, +100€/mois en 2020). De même, la question du revenu agricole, inhérente à toute réflexion d’ensemble sur cette profession, est en cours de discussion à travers la loi Alimentation présentée en janvier, qui vise à permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail.