CP – Pour la création d’une filière biocarburant française

La mobilisation des agriculteurs pour la défense de la filière colza en France, et plus largement d’une véritable filière biocarburant française, soulève une préoccupation importante. 

    En effet, nous disposons d’atouts français en la matière, avec des filières végétales fortes et responsables. Le colza y a notamment trouvé toute sa place, avec une valorisation plurielle : alimentation animale, humaine, biocarburants, … Nous nous devons de protéger et de développer cet atout national, qui plus est dans un contexte environnemental qui nous invite tous à faire évoluer nos usages en matière de transports. L’importation massive d’huile de palme ne correspond pas au modèle de développement durable que nous souhaitons. La déforestation engendrée par cette production, autant que les conséquences de cette dernière sur la biodiversité et l’impact environnemental de ces transports de masse invitent à développer des solutions plus durables.

    Pour répondre à ce défi, la France doit préserver ses outils de transformation. L’autorisation accordée à Total de réouverture de l’usine de La Mède, convertie en « bioraffinerie », a permis le maintien de 450 emplois et dote la France d’un outil industriel permettant de répondre aux enjeux futurs. Mais cette autorisation n’est pas sans contrepartie. L’Etat a demandé à Total de réduire de 30% ses importations d’huiles de palme et de s’assurer de la certification durable de l’huile de palme importée. De plus, l’Etat veillera à ce que ces importations respectent des seuils tarifaires stricts afin de ne pas déstabiliser une filière française en pleine expansion. Progressivement, l’objectif est d’accroitre fortement la part de biocarburants d’origine française produite par cette bioraffinerie, avec une bascule vers le colza et le tournesol.

    Notre position se doit également d’être forte au niveau européen, et le gouvernement est pleinement mobilisé pour défendre notre agriculture dans toutes les enceintes commerciales internationales.

    Le Ministre Nicolas Hulot a pris, au nom du Gouvernement, une position forte : « On est en train de s’organiser au niveau européen pour sortir de l’huile de palme et de la déforestation importée » a-t-il déclaré ce mercredi 13 juin. Nous défendons ainsi auprès de l’Europe, avec d’autres Etats Membres, une limitation ferme des importations de biocarburants « à fort impact sur les sols », et un recours privilégié aux biocarburants à base de colza et de tournesol.

    Je suivrai avec attention ce dossier. La défense de nos filières doit rester une priorité absolue, et les débouchés énergétiques de l’agriculture une piste pertinente pour le devenir de notre modèle.