Municipales 2020, écologie et abstention

Les élections municipales s’achèvent dans un contexte très particulier, avec un 2nd tour éloigné de plus de 3 mois du premier et une situation sanitaire inédite. Mais au-delà de ces circonstances, des signaux forts nous sont envoyés à travers le vote des français.

L’écologie au cœur des politiques publiques et des comportements

D’abord, c’est l’appel à plus d’écologie. Force est de constater que les citoyens ont massivement donné leurs voix aux candidats écologistes, bien davantage qu’à la traditionnelle union des gauches. Quelle analyse doit-on avoir de ce résultat ? Elle est évidemment complexe et plurielle, mais on peut néanmoins en dégager un constat sans appel : celui d’une impérieuse prise de responsabilité collective face au réchauffement climatique incontestable, qui exige que l’environnement soit érigé en priorité absolue.

Car au-delà de la victoire d’une forme d’écologie politique, parfois partisane, ce résultat exprime avant tout un éveil des consciences sur un changement nécessaire. Il nous oblige, et confirme la place cruciale que doit avoir la transition écologique dans les politiques publiques comme dans les comportements individuels. Notre majorité a, plus qu’aucune autre, d’ores et déjà agi en faveur de cette transition écologique (fermeture des centrales à charbon, de Fessenheim et abandon de Notre-Dame des Landes, création du Chèque Energie, interdiction progressive des emballages plastiques à usage unique, interdiction de la destruction des invendus non-alimentaires, création d’un forfait mobilité durable (vélo, covoiturage) pour les salariés, …). Nous devons poursuivre cette trajectoire, et l’accélérer. C’est d’ailleurs le tempo donné par les propositions de la Convention Citoyenne, et au-delà d’une lecture électorale, c’est notre présent et notre futur qui l’exigent.

L’abstention, une réalité douloureuse pour notre démocratie

Ensuite, l’abstention. On peut tenter d’y chercher des motifs (crise sanitaire, météo, modalités temporelles du 2nd tour, …), mais il serait malhonnête de ne pas regarder en face une réalité crue, douloureuse pour notre démocratie, celle de la défiance et du désengagement. Car cette abstention ne saurait être le seul fruit de circonstances exceptionnelles, et élections après élections elle progresse inéluctablement. Nous ne pouvons, nous femmes et hommes politiques, nous y résoudre. Nous ne pouvons-nous y résigner, l’accepter… Nous avons fait en 2017 un pari, celui du renouvellement, de la transparence et de la responsabilité. Là-aussi, il nous faut poursuivre, car cette abstention porte un message, celui des attentes, des exigences des français envers leurs élus. 

Mais elle ne doit pas alerter que le personnel politique, elle doit interpeller chaque citoyen. Celui qui a voté, et qui a exercé sa responsabilité démocratique, mais aussi et surtout celui qui ne s’est pas déplacé. A l’heure où les procurations ont été facilitées, où l’offre politique est particulièrement diversifiée, il est utile de se poser la question de ses devoirs de citoyen. Cette abstention, pour une élection qui en plus est celle du quotidien, celle de la vie de tous les jours, doit interroger chaque citoyen, élu ou non, sur sa vision de la démocratie, au risque de laisser aux extrêmes l’exploitation politique de cette abstention massive et le destin de notre République.

Le Jour d’Après, c’est aujourd’hui

La période électorale s’achève pour l’instant, et nous entrons dans un moment charnière de notre histoire, celui de la relance de notre pays après une crise sanitaire sidérante qui a couté de nombreuses vies et qui a mis à mal notre économie, alors même que notre action commençait à porter ses fruits (baisse du chômage, hausse de l’apprentissage, retour de la croissance, …).

Le « Jour d’après », c’est aujourd’hui. Tirons tous, élus ou non, toutes les leçons de ces si particulières élections pour demain rebâtir notre société, plus verte, plus juste, plus inclusive et plus engagée.

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