J’ai reçu vendredi matin une délégation de gilets jaunes, avec qui j’ai pu échanger dans l’écoute et le respect mutuel. Les représentants du mouvement ont pu me faire part de leurs revendications, mais aussi et surtout de leurs inquiétudes.
J’entends bien évidemment les difficultés réelles que connaissent de nombreux gersois.
Nous sommes dans un département parmi les plus pauvres de France, dans lequel la voiture est indispensable et où il est évident que la hausse du cout des carburants a un impact pour une partie de la population. Cependant, la transition écologique demeure une nécessité absolue, et il est de notre rôle, à nous, élus, de rendre celle-ci acceptable pour tous. Nous devons pour cela continuer à œuvrer, comme nous le faisons depuis 18 mois, à la réduction des inégalités qui aujourd’hui sont le principal moteur de la mobilisation à laquelle nous assistons. Nous avons d’ores et déjà pris de nombreuses mesures visant à améliorer la vie quotidienne des plus modestes d’entre nous : revalorisation du minimum vieillesse et de l’allocation adulte handicapée, suppression progressive de la taxe d’habitation, mise en place du reste à charge zéro pour améliorer l’accès au soins, renforcement de la CMU, baisse des cotisations salariales, …
De nombreuses revendications évoquées aujourd’hui confirment ce besoin de continuer à lutter contre les inégalités. Certaines d’entres elles ont d’ailleurs déjà fait l’objet de réformes, d’autres arriveront prochainement, comme celle des retraites.
Je reste néanmoins convaincu de la nécessité de poursuivre la lutte contre la dépendance au pétrole de notre société, tant pour des raisons écologiques, sanitaires qu’économique : la forte hausse d’octobre est essentiellement due à une flambée des cours internationaux. Je crois donc en la nécessité de sortir de cette emprise : par le développement des énergies renouvelables, par le renouvellement progressif du parc automobile, par l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, …
Le combat mené doit être le bon : la lutte contre les inégalités. L’impôt, sous toutes ses formes, remis en cause par certains, est le pilier de notre système social. C’est par la solidarité nationale que nous finançons les écoles, les routes, les hôpitaux, l’ensemble des services publiques et des prestations sociales. L’engagement de cette majorité, c’est de baisser la pression fiscale de la manière la plus équitable possible, sans remettre en cause notre modèle de société et déconstruire l’Etat providence qui nous protège et offre à chaque citoyen les mêmes droits.
Nous devons, comme ce fut le cas vendredi matin, construire collectivement ce projet de société.
La concertation de 3 mois annoncée par le Président de la République permettra de formaliser l’ensemble des enjeux et de mettre autour de la table société civile, corps intermédiaires, élus et institutions.
Jean-René Cazeneuve
