Plan Santé – Favoriser la qualité et replacer le patient au cœur du système de santé

La Dépêche du Midi, dans son édition gersoise, se fait l’écho d’un tragique constat : 38 000 gersois ont déjà renoncé à se faire soigner, pour des raisons financières mais également d’accès aux structures et aux professionnels. Nous sommes face aujourd’hui à un système de santé devenu inadapté, tant au niveau des patients que des professionnels de santé. Les rigidités d’organisation et les tensions financières croissantes n’ont fait qu’accentuer la crainte des français de voir l’un des systèmes les plus performants au monde s’affaiblir. Face notamment au vieillissement de la population gersoise, ou encore aux difficultés de l’accès aux soins en situation d’urgence liées à la situation démographique des médecins, je ne peux que saluer les grands axes du plan santé. Le projet se définit en trois points clés : favoriser la qualité et replacer le patient au cœur du soin, créer un collectif de soins au service des patients et enfin adapter les métiers et les formations aux enjeux de la santé de demain.

D’ici 2022, la création d’un espace numérique personnel de santé, pour tous, garantira, je le souhaite vivement, un accès à un médecin dans la journée si besoin, d’échanger avec son équipe de soins, de pouvoir obtenir des informations et conseils personnalisés ou encore d’obtenir des prescriptions dématérialisées.

Remettre le patient au cœur, c’est également adapter la prise en charge à la réalité de ses pathologies. C’est pourquoi le financement au forfait pour les pathologies chroniques, tels que le diabète et l’insuffisance rénale chronique incitera les professionnels de santé et les structures à développer les actions de prévention et d’éducation du patient, tout en sécurisant leurs ressources financières dans la prise en charge de ces pathologies. Dans notre territoire, nos 33 EHPAD et 5 hôpitaux de proximité sont les premiers concernés par cette mesure, eux qui avaient vu leur autonomie financière considérablement baisser avec la mise en œuvre de la Tarification à l’Activité (T2A).

C’est également prendre en compte les plus fragiles. Notre département compte près de 57 000 retraités, et sa population vieillit. Garantir le meilleur accès aux soins à nos ainés est une priorité. Pour accélérer les recrutements de personnels, les Ehpad bénéficieront de 125 millions deuros supplémentaires. Des crédits sont également prévus pour augmenter le nombre d’infirmiers de nuits dans ces structures et pour y développer des plans de prévention. De plus, je ne peux que saluer la hausse du minimum vieillesse, qui va augmenter de 100€ par mois pour près de 3000 bénéficiaires dans notre département (+30€ par mois en 2018, +35€ en 2019 et 2020).

De la même manière, la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et l’aide au paiement d’une complémentaire santé (ACS) seront fusionnées à compter du 1er novembre 2019 pour améliorer le remboursement des soins de 1,4 million de Français. Concrètement, ces mesures permettront une hausse de 600 euros par an de gain net pour un couple de personnes âgées et 700 euros pour une femme seule avec 3 enfants.

Dans le même sens, n’oublions pas que 28 % des gersois renoncent à se faire soigner, pour une question de coût ou d’éloignement géographique. Dans le détail, les frais dentaires correspondent à 75% des soins repoussés par les assurés puis viennent l’optique et l’auditif. Promesse de campagne que je ne peux que saluer, le « reste à charge zéro » doit permettre d’ici 2021 le remboursement intégral des lunettes, prothèses dentaires et auditives.

Si l’accès financier aux soins est un premier frein, nous ne pouvons que constater que l’accès géographique aux soins devient dans le Gers une vraie difficulté. La clé de voute de ce plan santé concerne la création de 400 postes de médecins généralistes à exercice partagé entre la ville et l’hôpital dès 2019, qui seront envoyés dans les territoires prioritaires, dont le Gers. Je supporte grandement cette initiative, aux vues de la baisse importante du nombre de médecins, toutes disciplines confondues, dans notre département : entre 2007 et 2014, le Gers a subi une perte de plus de 16% de ses généralistes, portant leur nombre à moins de 200. La lutte contre la désertification est donc une priorité absolue, que ce soit par la création de Maisons de Santé mais également par la conduite d’une réflexion globale sur la profession en elle-même. La création d’une nouvelle fonction d’assistants médicaux, qui auront pour principales missions de redonner du temps aux médecins dans une mission d’assistance et d’aide au parcours des patients, est l’une des réponses à cet enjeu. Cette nouvelle fonction disposera d’un soutien financier pour leur développement auprès des médecins libéraux.

Nous resterons également dans la continuité, déjà amorcée dans le Gers, de la télémedecine, qui commence à faire ses preuves, avec des cibles prioritaires comme les Ehpad. Nous disposons dans notre département de 5 hôpitaux de proximité à Fleurance, Gimont, Lombez Samatan, Mauvezin et Nogaro. Ces derniers ont bénéficier de la reconnaissance en « Hôpitaux de Proximité », qui vient conforter leur place centrale dans le maillage médical et territorial gersois. Nous sommes réellement dans une optique de contribution à un meilleur accès aux soins dans le territoire du Gers, préservant la qualité de vie des patients, qui restent notamment près de leur domicile et de leur proche. Pour finir, le plan santé souhaite conduire une reconnaissance statutaire de la pratique avancée infirmière, qui permet à des professionnels paramédicaux de se voir reconnaitre des compétences relevant réglementairement des médecins. Cette nouvelle pratique sera expérimentée dès 2019 en psychiatrie, démarche que je salue vivement, notre département n’étant doté que d’une seule structure publique psychiatrique en grande tension. Les infirmiers auront donc des compétences élargies telles que le suivi des patients ou encore la prescription d’examen complémentaire.

Je reste profondément convaincu que le Plan Santé parviendra d’ici 2022 à pallier certaines lacunes de notre département. En s’emparant de la question des coûts, il vient renforcer nos établissements locaux. En s’engageant en faveur de l’accès aux soins, il contribue à la lutte contre la précarité sanitaire et la désertification médicale. En réinterrogeant la fonction médicale et paramédicale dans son ensemble, il modernise notre système de santé en rendant aux professionnels la possibilité d’exercer leurs missions fondamentales avant toutes choses. Je serai particulièrement attentif à la mise en œuvre des différents volets de ce Plan dans notre département, qui doit se saisir de cette opportunité.